Juillet 1997. Je pars pour 5
semaines aux States (Montana) mais aussi pour assister au mariage de ma fille
d'accueil (étudiante Rotary restée un an chez moi). Vol Bruxelles-Chicago où
nous ferons escale, à bord d'un gros transatlantique de la Sabena.
J'y suis avec une copine et sa
petite fille de 9 ans et demi. Nous sommes confortablement installées et
faisons connaissance avec un jeune couple sympa près de nous. Le vol se passe
bien mais c'est long ! surtout sans fumer... J'ai pris des calmants et même
prévu un somnifère mais l'envie est tenace et plus j'y pense, pis c'est. Je ne
suis pas la seule. Ma copine et les deux jeunes sont dans le même état. On
commence à échafauder un plan. On ira fumer dans les toilettes à tour de rôle.
Comme c'est moi qui ai lancé
l'idée, c'est moi qui m'y colle la première. Je prends UNE cigarette et mon
briquet et j'y vais. Tranquille, mmm... que c'est bon ! Je savoure, je prends
mon temps. Tout se passe bien. J'attends un peu que la fumée se soit dissipée
avant de ressortir des toilettes et regagner ma place en ayant l'air le plus
naturel qui soit.
Ca marche !!! Yeahhhh ! Ma copine
attend 5 minutes et hop ! elle se lance aussi. Nickel ! Même scénario, même
résultat. C'est ensuite au jeune couple, à tour de rôle. No problem non plus.
On jubile. Je me dis qu'après tout, j'y retournerais bien hein ! tant qu’à
faire. OK, j'y vais... Et on recommence chacun(e) à notre tour.
Revient le mien... Allez,
je me lance… Dans les 3 premières minutes, RAS. A la quatrième, j'entends la
voix d'une hôtesse qui me dit "Pouvez-vous sortir des toilettes SVP, tout
de suite !". Je blêmis et bafouille "Oui, oui, une minute SVP",
en essayant de gagner du temps pour balancer ma cigarette pas bien entamée dans
les toilettes, tirer la chasse et essayer de chasser un max de fumée. On
refrappe à la porte, cette fois plus vigoureusement. Aïe, aïe... je suis faite
! Je cache mon briquet dans la poche de mon jeans et j'ouvre la porte.
L'hôtesse est là, l'air sévère
qui me dit « Vous fumiez ! », je nie, of course, elle cherche
mon paquet et, forcément, ne le trouve pas mais persuadée, elle commence alors
à me gronder sévèrement et à me faire une litanie sur les dangers de la
cigarette à bord et gna, gna gna et gna, gna, gna. Je baisse la tête, honteuse
(mais en forçant la dose), et je lui dis en larmoyant que ça a été plus fort
que moi, que je n'ai rien avec moi pour contrer mon envie de fumer, vous snif comprenez
snif Madame snif… que c'est la première fois que je pars aussi loin snif et que
le temps me paraît une éternité, snif etc. Bref, j'arrive à l'apitoyer et elle
me fait comprendre que c'est bon pour une fois et que j'ai de la chance parce
que si j'étais dans un avion d'une compagnie américaine ce serait considéré
comme un délit, etc., etc.
Je regagne ma place, toujours
tête baissée. Ma copine est toute rouge et se mord les lèvres, les deux jeunes
font semblant de dormir. C’est beau la solidarité ! L’hôtesse revient alors
vers moi et, avec un petit sourire crispé, me donne quelques bonbons pour « tenir ».
Je ne suis pas fière… mais je dis merci.
Ce que j’ignorais, c’est que,
même à l’époque (c’était le tout début des années où il était interdit de fumer
en avion), c’était vrai que si j’avais eu à faire avec une compagnie
américaine, j’aurais probablement été attendue à l’escale de Chicago par les
flics et Dieu sait si je serais jamais arrivée au Montana !
Moralité : sur les longs
courriers, Xanax XXL, Zolpidem +++ et alcool fort pour faire passer le tout ½ heure
après le décollage, petite couverture sur les genoux et fauteuil abaissé !
Bon voyage !!!
Récit de Betty L., une (très bonne) lectrice.
Très amusant de lire ce problème traité de l'autre côté du miroir de fumée...
RépondreSupprimerEffectivement, les crew font "Gnagnagna gnagna" quand un passager fume dans les toilettes. Mais ce qui nous importe le plus, c'est de savoir OU vous avez balancé le mégot éteint à la hâte... Heureusement ici, pas dans la poubelle!! :-D
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